Quand la science agresse la mère et l’enfant
« Avec la transformation du médecin artisan exerçant son habileté sur des individus connus personnellement, en médecin technicien appliquant des règles scientifiques à des catégories de malades, les malfaçons ont acquis un nouveau statut, anonyme et presque respectable. »
Yvan Illich, Némésis Médicale – L’expropriation de la santé (1975)[1]
Au 21ème siècle, environ de 29 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour (plus de 10 millions en 2012). Le sida n’est pas l’une des 6 grandes causes de mortalité infantile, avec les diarrhées, le paludisme, les infections néonatales, la pneumonie, les accouchements prématurés et le manque d’oxygène à la naissance. Pourtant, la lutte contre le sida pèse plus de 16 milliards de dollars en 2011 (source ONUSIDA). Le chiffre est scandaleusement disproportionné, sachant que la malnutrition et l’eau insalubre interviennent dans plus de la moitié des cas de morts infantiles dans les populations du Sud. Comment expliquer cet incroyable non-sens ?[2]
Depuis les années 90, ces milliards d’investissements pour vaincre le sida ont servi à asseoir des mensonges assenés à coût de clips télévisés, d’études aux résultats douteux, d’interprétations de chiffres, de morts à sensation telles que celles de Freddy Mercury et Kimberley Bergalis, une star et une inconnue. Mais ces milliards ont surtout servi à développer et promouvoir des thérapies qui enrichissent l’industrie pharmaceutique, détruisent la vie de millions de personnes en bonne santé dans le monde moderne, après avoir été testées sur des millions de cobayes humains dans l’autre monde, celui des déshérités. Depuis la fin des années 90, ce n’est pas le sida qui s’attaque à la femme, la mère et son bébé, mais une science médicale déficitaire qui a totalement perdu le sens de sa mission[3].
L’industrie de la santé cible-t-elle les femmes ?
Les récents événements touchant à la santé publique révèlent que les femmes sont devenues les cibles des erreurs médicales les plus tragiques ! Quel contraste ! Dans les sociétés traditionnelles, y compris en Europe avant l’ère moderne, les mères de famille s’occupaient de la santé de tous. Elles connaissaient les plantes capables de soulager les maux, elles se transmettaient leur savoir de mère en fille. En quelques siècles, ces guérisseuses de cœur ont été remplacées par les grands prêtres de la chimie de laboratoire. Exit la mission familiale et sociale de la femme et de la mère, au profit de la croyance que tout ce qui sort d’un laboratoire-usine est bon pour la santé, « prouvé scientifiquement » par on ne sait quel décret émanant d’une savoir supérieur. La médecine scientifique est la nouvelle religion. Aujourd’hui, la procréation et la maternité sont les cibles de cette foi aveugle moderne où la blouse blanche a remplacé la soutane, l’éprouvette le calice, nouvelle source de salut.
Du manque d’hygiène responsable des fièvres puerpérales quand la médecine moderne poussa les femmes à accoucher à l’hôpital (17ème siècle), jusqu’au sida et ses prétendues thérapies préventives, dites prophylactiques, les exemples ne manquent pas. Il fallut attendre deux siècles (le 19ème siècle) pour que l’obstétricien autrichien Ignace Philippe Semmelweis dénonce les conditions d’hygiène des pratiques d’accouchement hospitalières. Car du temps où les femmes accouchaient à la maison avec une sage-femme, les fièvres puerpérales étaient un phénomène rarissime.
Nous connaissons les dangers des pilules contraceptives de génération 3 et 4. Depuis 2001, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM), avait mis en garde les professionnels des dangers de la génération 3[4]. Les problèmes se sont aggravés avec la génération 4, suite aux révélations et plaintes de consommatrices, largement diffusées en janvier 2013. L’Agence Européenne des Médicaments a malgré tout remis en cause ces plaintes et encourage les femmes à utiliser ces produits[5]. Dans le même registre, mentionnons Diane 35, médicament anti-acné prescrit dans la majorité des cas comme pilule contraceptive, responsable de cas de thromboses veineuses (pouvant aller jusqu’à l’embolie pulmonaire – 4 cas de décès en France). La Commission Européenne a imposé de remettre ce médicament sur le marché là où il en avait été retiré. Consternation !
Est-il besoin de rappeler que la liberté sexuelle promise par la pilule contraceptive, est inséparable d’une grave perturbation des fonctions de l’organisme féminin nécessaires à la reproduction ? Replacé dans cette réalité, par-delà toute considération personnelle ou morale, le stress (au sens de contrainte) exercé sur ces fonctions naturelles par la chimie médicale industrielle, ne risque-t-il pas d’entraîner des réactions pathologiques ? Nous n’avons aucun écho d’un débat publique sur ce sujet, ni d’études à long terme, auxquels seraient associés des milliers de femmes victimes de problèmes et de douleurs dans leurs cycles menstruels, voire de maladies beaucoup plus graves (cancer du sein, par exemple) associés à la prise de la pilule contraceptive.
La plupart des femmes sont aujourd’hui trop jeunes pour se souvenir du scandale du thalidomide. Ce sédatif anti-nauséeux fut vendu dans les années 1950-60 ; il ciblait les femmes enceintes. Entre 10 000 et 20 000 bébés naquirent en Europe avec des membres gravement atrophiés, jusqu’à ce que le produit soit retiré de la vente. Le thalidomide est désormais « utilisé de façon contrôlé », nous dit-on. De quoi rassurer tout le monde !
Entre 1940 et 1970, le diethylstilbestrol (DES, appelé aussi BAN stilboestrol) fut prescrit aux femmes enceintes afin de minimiser les risques de complications pendant la grossesse. On découvrit en 1971 qu’il était responsable de tumeurs vaginales chez les filles et les mères exposées à cette hormone de synthèse pendant la grossesse. Le nombre de femmes qui prirent le DES se chiffre en millions dans le monde occidental. Les études ont révélé que le DES multipliait les risques de cancer du sein. Les enfants filles soumises au DES dans le ventre de leur mère ont 50% plus de risques de malformations de la matrice reproductrice. Les autres risques sont : infertilité, avortements, malformations, naissances prématurées, etc.
Que dire du scandale du Mediator des laboratoires Servier ? En France, il a causé la mort, selon l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) d’au moins 500 personnes. D’autres études conduites par la même agence estiment que le chiffre pourrait atteindre les 2 000 décès. Avec 300 000 prescriptions annuelles, 2 millions de personnes ont été traitées avec la molécule contenant le benfluorex – les molécules de la même famille ne sont plus commercialisées depuis 1997 à cause de leur toxicité, tandis que l’Espagne a interdit le benfluorex plusieurs années avant la France. Outre les millions d’euros générés par le Mediator, il est utile de savoir que deux médecins travaillant pour le Laboratoire Servier étaient conseillers du cabinet de Xavier Bertrand, ministre de la santé en France, quand il a prolongé le remboursement du médicament en 2006 (source Wikipédia).
Les prothèses mammaires PIP occupaient le troisième rang mondial du secteur – plus de 100 000 implants produits par an. La première plainte vint de la Food and Drug Administration (FDA) en 2000 (équivalent américain de l’Afssaps), adressée à l’entreprise PIP. Les plaintes suivantes vinrent de Grande-Bretagne (2005), puis de France et d’autres pays (2006), avec copie aux autorités françaises. Il fallut attendre 2010 pour que l’Afssaps demande la fermeture de l’entreprise PIP. Le nombre de plaignantes est de plusieurs milliers, sans compter les risques à moyen et long terme auxquels sont soumises les centaines de milliers de femmes porteuses de cette prothèse.
Nous invitons le lecteur à rechercher sur internet et Facebook des informations sur le scandale du Gardasil (et des autres vaccins) qui prétendent protéger les jeunes filles du cancer du col de l'utérus... Ce vaccin n'est pas obbligatoire, comme la plupart des autres vaccins administrés dans le cadre scolaire, suite à la diffusion de courriers émanant "d'autorités médicales" souvent sans scrupule, qui utilisent la peur pour forcer la décision.
ATTENTION, DANGER !
[1] Un ouvrage d’actualité malgré son ancienneté. La situation n’a fait que s’aggraver depuis.
[2] A titre de comparaison, le budget de la FAO était d’un peu plus d’1 milliards de dollars pour l’exercice 2012-13. http://www.fao.org/news/story/fr/item/81411/icode/
[3] Retrouvez les articles de Renaud Russeil sur http://www.sidasante.com/renaud/rrindex.htm et http://rethinkingaids.com/Content/Languages/tabid/178/Default.aspx. Renaud Russeil est aussi l’auteur de « Enquête sur le sida, les vérités muselées », Editions Vivez Soleil, 1997.
[4] http://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Contraceptifs-oestroprogestatifs-de-3eme-generation-et-risque-thromboembolique-veineux/%28language%29/fre-FR
[5] http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/news_and_events/news/2013/01/news_detail_001700.jsp&mid=WC0b01ac058004d5c1