m
e
n
u

COSMOGONIE : UNE DIMENSION ENVIRONNEMENTALE
ET SPIRITUELLE DE LA VIE

A l’origine, le mot environnement ne fait pas référence à la politique, aux énergies renouvelables ou au changement climatique, ni même à la durabilité. Il a à voir avec les connexions, les relations, les sentiments, la partie affective de la Vie. Nous avons appris en sciences naturelles que le monde se compose de quatre règnes : humain, animal, végétal et minéral. Tout dans l’univers est une forme de Vie qui appartient à l’un de ces quatre règnes. Du fait qu’ils sont vivants, ces quatre règnes sont connectés les uns aux autres par différentes formes d’énergie. Ceci n’est pas de la philosophie ou des idées, ce sont des faits et des sentiments que nous partageons. Les sentiments ont à voir avec l’essence de la Vie, l’Etre – en d’autres termes, énergie, connexion, relation.

 

Un monde connecté

Les connexions les plus courantes sont physiques, nous les percevons à travers nos cinq sens : la peau, les yeux, la langue, les oreilles, le nez. Cependant, il existe des connexions physiques plus subtiles. C’est ce que découvrit Heinrich Rudolf Hertz : les ondes électromagnétiques sont des formes d’énergie, des connexions que nous ne percevons pas consciemment à travers notre corps (les portables, la Wifi, les ondes telluriques, solaires, en provenance de l’univers, etc.). Certaines personnes savent utiliser ou ajuster ces énergies ; cela se passe à travers le corps ou l’environnement (les acupuncteurs, les chamanes, les sourciers, le Fengshui, etc.). Nous nous émerveillons devant ces gens qui captent ou ressentent consciemment les énergies invisibles. Pourquoi sont-ils capables de se connecter et pas nous ? Il est très probable que les animaux, les végétaux et les minéraux communiquent, qu’ils se connectent ou se relient naturellement en utilisant ces ondes. Ce qui expliquerait par exemple pourquoi la plupart des espèces sont capables de ressentir à l’avance la venue d’une catastrophe naturelle, si bien qu’elles fuient ou s’enfouissent dans le sol pour lui échapper.

 

Il existe une autre énergie, une connexion, une relation qui n’est pas physique. Elle s’exprime à travers nos sentiments, notre intuition, la clairvoyance dans certains cas. Beaucoup parmi nous en ont fait l’expérience à leur propre niveau. Nos sentiments dirigent notre vie, nos actions, ils impactent la qualité de nos relations avec tout ce qui nous entoure ; ils influencent notre regard, notre attitude, notre conduite, notre comportement.

 

En observant la condition de la vie aujourd’hui, il semble que les êtres humains aient détérioré, voire même rompu de nombreuses connexions et relations. Notre conduite envers les différents règnes du vivant, la Nature, en témoigne.

 

Des cycles à l’intérieur des cycles

La notion de rupture d’une connexion ou d’une relation est liée à un autre aspect, auquel obéit toute forme de Vie dans l’univers : les cycles. Les cycles sont le schéma unique qui organise la Vie, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.

 

Par exemple, les atomes se composent d’un noyau avec des électrons qui tournent autour. De même, les galaxies tournent autour d’un axe dans l’espace infini. Entre deux infinis, la terre tourne autour du soleil et tourne sur elle-même. Une rotation de la terre autour du soleil donne naissance aux saisons, tandis qu’une rotation de la terre sur elle-même engendre le jour et la nuit. Chaque cycle est alors une mesure d’un temps de Vie.

 

Nous percevons ces cycles à trois niveaux : par nos cinq sens, par notre compréhension et par nos sentiments. Si nous observons un cycle de Vie, nous voyons que son schéma comprend quatre phases. Une journée se divise en matin, après-midi, soirée et nuit ; une année se divise en printemps, été, automne et hiver. Habituellement, nous citons les quatre saisons ou les quatre parties d’une journée, en commençant par le printemps ou le matin – pas par une autre saison ou un autre moment de la journée. La perception et la compréhension du commencement sont connectées au sentiment de nouveauté, quand tout fonctionne en douceur, facilement.

 

Un objet passe aussi par quatre phases : les vêtements, les bâtiments, les chaussures, les voitures, sont neufs pour commencer, puis ils sont en bon état, puis ils vieillissent jusqu’à devenir si vieux qu’il nous faille en changer, les rénover ou les recycler. Le même principe s’applique à nos corps humains : nous commençons bébés, emplis d’énergie, puis nous sommes jeunes, ensuite matures et enfin vieux et faibles. Les gens qui croient en la réincarnation disent qu’il nous faut alors changer de corps humain, nous réincarner, car il existerait un cycle de Vie à ce niveau.

 

Partant de ces remarques, nous pouvons percevoir un autre cycle, immense, capable de contenir tous les autres cycles plus petits. Nous l’appellerons « cycle de l’univers », « cycle de la matière », « cycle de la Vie » au sens le plus large. En toute logique, ce cycle immense passent par quatre phases, comme les autres cycles : il a son printemps quand il est au commencement, quand toutes les formes de Vie qu’il contient sont nouvelles (les humains, les animaux, les végétaux, les minéraux). Il a aussi son été, son automne quand les choses commencent à vieillir, jusqu’à la fin de son propre hiver. A ce moment-là, le cycle de l’univers est proche de son accomplissement. En d’autres termes, le temps est venu pour que se prépare un nouveau cycle.

 

L’univers entier passe ainsi par des cycles allant du nouveau au vieux, dans un jeu de poupées russes, les petits cycles s’intégrant dans les cycles plus grands. Le phénomène est comparable à un engrenage. Des milliers de roues s’emboîtent et s’entraînent les unes les autres, de l’infiniment petit vers l’infiniment grand, générant le mouvement. Avec le temps, l’engrenage prend du jeu – l’axe des roues se fragilise, leurs dents s’usent, entraînant des ratés. Les opérations de maintenance sont possibles, mais elles ne peuvent empêcher le vieillissement du système. Nous connaissons d’ailleurs la loi par laquelle le processus vieillit : l’entropie, qui opère de l’infiniment petit à l’infiniment grand.

 

L’entropie d’un cycle de Vie est un processus composé de trois facteurs combinés : 1) chaque chose change de neuve en vieille, 2) les cycles des relations se brisent, 3) la violence grandit. Nous savons ces choses à partir de nos expériences personnelles. Quand des problèmes surgissent au sein de la famille ou entre amis, les relations rompues génèrent de la souffrance, un sentiment d’injustice, de la violence intérieure – avec le temps, des rêves se brisent, la Vie ne sera plus jamais la même. Nous oublierons, nous nous reconstruirons, mais une partie de notre confiance nous échappera ; car nous ne pouvons pas tout recycler par nous-mêmes. Les nombreuses formes de conflits et de violences de l’époque présente témoignent d’autant de relations rompues.

 

Comment les humains traitent-ils les animaux ? Je me rappelle d’une page web sur laquelle on voyait un enfant, un lapin et une pomme. La légende disait symboliquement ceci : « Donnez une pomme et un lapin à un enfant ; si l’enfant joue avec la pomme et mange le lapin, téléphonez-moi immédiatement ! » Relations, cycles de Vie brisés, violence[1].

 

Comment les humains traitent-ils les plantes, les végétaux ? Nous avons entendu parler de la déforestation, des pesticides, des hybrides, des OGM… Relations, cycles de Vie brisés, violence.

 

Comment les humains traitent-ils les minéraux ? L’eau, l’air, la terre, les énergies fossiles, l’industrie (pétro)chimique, la nourriture industrielle… Relations, cycles de Vie brisés, violence.

 

Toutes les fois que nous brisons un cycle de Vie, que ce soit entre les humains ou avec les animaux, les végétaux ou les minéraux, nous obtenons le même résultat : la pollution. Nous ne pouvons pas tout recycler par nous-mêmes, la durabilité est en jeu, une partie de quelque chose est à jamais détruite. Là est la vraie violence, qui pénètre nos sentiments.

 

La loi d’entropie opère en douceur au début d’un nouveau cycle. Mais avec le temps, l’univers passe du printemps à l’hiver, les cycles, les connections, les relations se fragilisent, puis se rompent les uns après les autres. L’entropie est la loi du temps, le cycle infini de l’univers doit aussi atteindre son point de rupture, il doit être totalement recyclé afin que commence un nouveau cycle, encore et encore.

 

Du fait qu’un vieux cycle mourant est suivi par un nouveau cycle naissant, ce dernier doit se préparer derrière la trame des apparences, des perceptions sensorielles. Quelque chose ou quelqu’un est nécessaire, qui ne participe pas au processus de l’intérieur, quelque chose ou quelqu’un qui est au-delà de l’entropie, qui ne brise pas les cycles, qui est non-violent, qui est énergie, relation, connexion, sentiment. Quelque chose ou quelqu’un qui nous aidera à restaurer notre propre énergie de Vie, nos connexions et nos relations rompues avec les autres formes de Vie. Ce quelque chose ou quelqu’un restaurera la relation originelle qui a été rompue : la relation avec l’être (le moi). Des préparatifs doivent impérativement se mettre en œuvre avant que les innombrables cycles de Vie, y compris le cycle de l’univers, soient rompus. Telle est la règle du jeu, dont nous sommes aujourd’hui les témoins face au dilemme écologique, parmi d’autres dilemmes.

 

Tandis que la relation avec l’être (le moi) sera rétablie quand la relation entre le principe créateur et la création sera rétablie. C’est la connexion de l’au-delà qui peut effacer toutes les formes de violences du moi intérieur, afin que la paix soit restaurée dans l’univers, de l’intérieur vers l’extérieur.

 

[1] La maltraitance des animaux fait honte à l'humanité. Einstein : "Rien ne peut être aussi bénéfique à la santé humaine et augmenter les chances de survie de la vie terrestre que d'opter pour une diète végétarienne."