LE JUS D'HERBE DE BLÉ, UN MIRACLE DE LA NATURE
Tourisme bio-santé dans le Rajasthan
Hyppocrate : « Que ta nourriture soit ta médecine, que ta médecine soit ta nourriture ».
Intro
Dans le circuit des médecines douces, plantes guérisseuses et thérapies alternatives aux effets extraordinaires, le jus d’herbe de blé s’est déjà taillé une place de choix. Si quelques médias spécialisés en ont déjà parlé, il reste peu connu. La découverte vient encore une fois des Etats-Unis, et elle est récente. Au même titre que les huiles essentielles, le breuvage, parallèlement à ses bienfaits reconnus, est une réelle force de la nature. Il ne présente a priori aucun danger, mais peut avoir des effets désagréables sur certains organismes. Prudence. Mieux vaut commencer par le consommer avec modération, ou suivre les conseils d’un thérapeute ou d’une personne suffisamment aguerrie.
La découverte
La « grande prêtresse » du jus d’herbe de blé, celle qui l’a mis au goût du jour, se nomme Ann Wigmore (1909-1993). Originaire de Lithuanie, elle a découvert la magie des plantes dans son enfance. Beaucoup plus tard, atteinte d’un cancer que les médecines conventionnelles (allopathie, etc.) s’avéraient incapables de soigner, elle décida de trouver son propre remède et s’intéressa à l’alimentation. Dans ses livres (L’herbe de blé, source de santé et de vitalité – en français), Ann Wigmore raconte son expérience de guérison, basée sur l’alimentation crudivore, complète, biologique, et la magie du jus d’herbe de blé.
Après ce succès personnel sur la maladie, elle fonde avec son partenaire, Viktoras Kulvinkas, le Hippocrates Health Institute (Institut de Santé Hyppocrate) à Boston. Cet institut est reconnu comme l’un des meilleurs au monde par l’« International Spa Industry ». Le but de la thérapie naturelle prônée par Ann Wigmore peut se résumer ainsi : nous devons détoxiquer notre organisme en soignant à la fois notre corps, notre esprit et notre mental. Aujourd’hui, de nombreuses institutions ont repris le programme qu’elle a mis au point, principalement aux Etats-Unis.
Tourisme bio-santé à Mont Abu
Au début des années 70, Che, infirmière en psychologie en Australie, part aux Etats-Unis. Elle étudie directement les thérapies alternatives à Boston, avec Ann Wigmore. C’est là qu’elle découvrent les effets extraordinaires du jus d’herbe de blé. Trente ans plus tard, Che découvre Mount Abu, un village du Rajasthan, où elle décide de s’installer. Deux années lui seront nécessaires pour réaliser son rêve. Et sept de plus pour posséder une petite ferme essentiellement consacrée à la culture de l’herbe de blé.
Pour compléter le « cursus » de détoxication de l’organisme, Che est experte en nutrition ; elle pratique le drainage du colon, autre thérapie de plus en réputée en Occident, et les ventouses chinoises. Les résultats sont réellement étonnants. De plus, sa fille, Akasha, propose des massages thérapeutiques que recommandent tous ceux qui ont pratiqué.
L’agriculture bio de Che
Les premières graines utilisées dans cette exploitation n’ont jamais été traitées ; elles ont été achetées à des fermiers locaux. Elles germinent dans la terre de la campagne indienne, qui a demandé trois ans de préparation, achetée sur des landes incultes. Pendant la germination de la graine de blé, la terre doit garder un degré d’humidité idéal, qui se reconnaît au toucher. L’eau utilisée vient de puits creusés dans la petite propriété ; le plus profond atteint une trentaine de mètres, dans une région de montagnes rocheuses. C’est une eau très riche. Les graines poussent dans huit cents plateaux circulaires, dont la taille, la forme et la profondeur ont été soigneusement choisies. Les graines ne sont pas plantées. Elles sont juste recouvertes, entreposées sur leurs plateaux dans une serre où s’accomplit la première phase – la germination. Il faut environ 48h pour que les graines germent dans les plateaux. Les petites pousses apparaissent. Il est alors nécessaire de faire tomber la terre qui les recouvre en inclinant chaque plateau, l’un après l’autre. Quand la pousse mesure environ 2 à 3 cm, les plateaux sont exposés à l’extérieur de la serre. La pousse est alors de couleur crème, un peu jaune. Dans l’exploitation de Che, la rotation est d’une centaine de plateaux par jour.
Les graines et leur pousse sont ensuite exposées au soleil, à l’air libre ; c’est le début du processus de photosynthèse. Elles passent entre 5 et 6 jours à l’extérieur avant d’atteindre la taille voulue : on a alors une tige bien verte, riche en chlorophylle et longue d’une dizaine de centimètres. Les brins d’herbe sont ensuite coupés avec des ciseaux et écrasés dans une moulinette manuelle – pas d’appareil électrique, pas de surchauffe. Il en sort un jus très vert et odorant, qui rappelle celui du gazon fraîchement tondu. Le liquide est filtré dans de petites passoires qui retiennent les poussières et les matières solides.
Pour agir avec l’efficacité maximale, le jus d’herbe de blé doit être consommé a jeun, 2, 4 ou 6 onces à la fois, aussitôt après sa préparation. C’est à ce moment-là que ses qualités sont les plus intenses. Pour que la cure porte ses fruits, on garde le jus dans la bouche quelques secondes avant d’avaler chaque gorgée ; les papilles assimilent alors les vertus contenues dans le liquide. Il est recommandé de ne pas manger pendant les deux heures qui suivent l’ingestion. Il s’avère par ailleurs que le jus d’herbe de blé est très nourrissant.
Une ferme modèle
A Mont Abu, tout est fait à la main dans les règles de l’art : pas d’industrie, pas de production en gros, pas de volonté de rentabiliser une entreprise non plus. Che peut être qualifiée d’idéaliste, mais elle est surtout fidèle à son modèle. Elle a installé des panneaux solaires sur le toit de sa maison qui bénéficie d’un ensoleillement maximal (normal, on est le Rajasthan). De plus, la ferme est réellement délocalisée, loin de tout, ce qui réduit le coût de production à l’essentiel. Elle emploie trois jeunes filles du village de Salgaon, près de Mont Abu (Rajasthan) qui gagnent ainsi mieux que de quoi subsister. Parallèlement, Mont Abu est devenu depuis une dizaine d’années l’un des hauts lieux du tourisme indien, pour la classe des nouveaux riches. Peu parmi eux sont devenus ses clients, car Che ne fait pas de publicité pour son commerce. Mais les habitants des grandes villes, en Inde comme ailleurs, s’intéressent de plus en plus aux médecines naturelles et à l’alimentation bio ; surtout si elles sont introduites par l’Occident moderne où ils ont souvent voyagé. En attendant, la plupart des clients de Che sont les Occidentaux qui séjournent à l’ashram de Mont Abu, pour se ressourcer et nourrir pendant quelques semaines leur paix intérieure, par la pratique du yoga et de la méditation. On peut parler de rencontre entre l’Est et l’Ouest, pour la santé physique et spirituelle.
Pourquoi le jus d’herbe de blé est-il si bon pour l’organisme ?
La réponse est simple : la molécule d’hémoglobine est quasiment identique à la molécule de chlorophylle. Une seule différence : la chlorophylle contient un ion de magnésium qui remplace un ion de fer dans l’hémoglobine. Et il y a 70% de chlorophylle dans l’herbe de blé. La chlorophylle passe rapidement dans le sang avec un apport en fer et des effets régénérateurs remarquables. Le jus d’herbe de blé contient aussi 92 des 112 minéraux connus, et 18 des 23 acides aminés (dont les 8 essentiels). Il contient aussi des vitamines A, B complexe, C et E et il est riche en oligo-éléments et en enzymes.
Pour toutes ces raisons, consommer du jus d’herbe de blé de manière thérapeutique a des effets reconnus et bénéfiques pour la santé. Ces effets sont accrus si la prise du jus d’herbe de blé est associée à des règles diététiques de base. Parmi les effets, citons son action régénératrice sur le sang, la désintoxication de nombreux organes, la régulation du transit intestinal, la diminution de troubles de glycémie, etc.
Le jus d’herbe de blé en Europe
Il est difficile de trouver à l’Ouest un produit équivalent à celui prôné par Ann Wigmore ou par Che. La qualité et l’origine des graines, le taux d’ensoleillement, l’eau non traitée, une région qui a échappé aux pesticides, sont autant de facteurs essentiels pour réussir une telle culture. Mais rien n’empêche de suivre quelques principes de bon sens et produire sa propre culture chez soi ; le résultat sera à la hauteur des effets attendus.
On peut aussi essayer des produits acceptables et labellisés, tels que le jus d’herbe de blé congelé ou déshydraté. Dans tous les cas, il faudra bien s’informer des origines et de son traitement sur toute la ligne de production, sa conservation, etc. Les plus motivés ajouteront Mount Abu dans leur itinéraire lors d’un prochain voyage en Inde, pour découvrir la ferme modèle de Che, dans le Rajasthan, en plus de remarquables temples Jaïn, à quelques heures d’Udaïpur.